Ce lundi 7 novembre 2016, les salariées françaises étaient invitées à cesser de travailler à partir de 16h34. Les rédactrices de la newsletter féministe Les Glorieuses ont lancé cet appel grâce à la création d’un événement sur Facebook ainsi que sur leur site internet. Un appel dont le but est de protester contre les inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes.En moyenne, les femmes touchent 15,1% de moins que les salariés masculins alors que si elles étaient payées comme les hommes, elles pourraient se permettre de travailler bénévolement à partir d’aujourd’hui (7 novembre 2016) jusqu’à la fin de l’année.
Pour en arriver à cette conclusion, le collectif Les Glorieuses s’est basé sur les chiffres de Eurostat. L’organisme de statistiques de l’Union européenne effectue chaque année un rapport sur les rémunérations et a mis de nouveau en lumière de très fortes inégalités de salaires entre les salariés selon leur sexe.
Les Glorieuses nous expliquent sur leur site comment elles en sont arrivées à la date du 7 novembre : « Nous avons ensuite adapté ce rapport au nombre de jours ouvrés en 2016 (253), ce qui nous a donné 38,203 jours ouvrés. Cette méthode nous a ainsi permis d’arriver à la date du 7 novembre 2016 à 16 h 34 et 7,5 secondes (soyons précises). » Ainsi, les femmes devraient travailler deux mois de plus que les hommes pour obtenir une rémunération identique.
Rebecca Amsellen a fondé la newsletter Les Glorieuses en octobre 2015. Elle tente d’offrir une approche plus ouverte et différente du féminisme pour les jeunes générations notamment. A 27 ans elle aborde dans cette newsletter hebdomadaire un thème différent à chaque publication et des angles de réflexion des « féministes » du monde entier par l’intermédiaire d’une revue de presse internationale. C’est d’ailleurs ainsi qu’accompagnée d’Alix Heuer, rédactrice et gérante du pole numérique, ainsi que de Clémentine du Pontavice, dessinatrice, qu’elle a eu l’idée de cette journée.
L’événement de ce 7 novembre en France est inspiré de celui qui a eu lieu en Islande le 24 octobre dernier. Dans ce pays, les femmes touchent 18% de moins que les hommes. Les salariées du sexe féminin avaient cessé de travailler à cette date, mais à 14h38.
Aujourd’hui, ce sont plus de 2000 personnes qui ont liké l’événement sur Facebook et qui peut-être y auront participé en achevant leur journée de travail un peu plus tôt. Femmes et hommes sont invités à participer pour dénoncer une inégalité pour laquelle des femmes comme Simone de Beauvoir se battaient déjà il y a une trentaine d’années.
Pascale-Mahé Keingna