C’est désormais officiel le Premier Ministre Davutoglu sera destitué le 22 mai au cours du prochain congrès de l’AKP. Retour sur un parcours politique particulier, caractérisé par une ascension fulgurante,des réussites et des échecs.
Ahmet Davutoglu commence sa carrière politique en 2002 dans les rangs de l’AKP. Il est alors conseiller diplomatique d’Abdullah Gul et ensuite de Recep Tayyip Erdogan alors premier ministre. Sa carrière prend un tournant en 2009, il devient ministre des Affaires Etrangères suite à un remaniement ministériel.
Des initiatives fortes
Davutoglu a été l’un des artisans majeurs dans l’âge d’or de l’AKP, cet âge d’or ou l’on parlait de modèle turc pour inciter les pays musulmans à suivre l’exemple turc où démocratie, réussite économique et religion faisaient corps. On peut également citer la libéralisation économique, l’ouverture démocratique de la société, la fin de l’omniprésence de l’armée, l’octroi des droits culturels pour les kurdes et la relance des négociations pour le processus d’intégration européen.
Des mesures fortes qui ont largement contribué au développement de l’AKP et au succès populaire du parti. Dans ce contexte, Davutoglu lançait le slogan « zéro problème » avec ses voisins à réussi un moment, mais un moment seulement.
Syrie, Egypte, Irak, Russie, Daesh : une liste d’échecs qui s’allonge
Bassar al-Assad ancien partenaire privilégié du gouvernement avant le printemps arabe montre les limites de cette doctrine. La révolutions tunisienne, le soulèvement égyptien, le renversement de Kadhafi, autant d’événements internationaux qui ont mis en grande difficulté la politique étrangère turque, ne sachant quel parti soutenir.
Istanbul deviendra même la capitale de l’opposition syrienne, Erdogan se pose comme étant le premier opposant d’Assad.De plus, la Turquie se voyait encore plus isolé du fait que le gouvernement turc soutenait les frères musulmans en Egypte avant l’arrivée de Sissi, de son opposition farouche à Assad et à Téhéran, alimenté par les récents événements avec la Russie, Daesh et le PKK. Le rêve d’un Moyen-Orient apaisé, prospère sous la tutelle de la Turquie qui jouerait le rôle d’un arbitre bienveillant avait faillit.
Levée des visas, une victoire qui sonne le départ
La stabilité politique et sécuritaire en Turquie est depuis quelques mois plongé dans la tourmente à cause entre autres de la reprise du conflit avec le PKK et par les offensives terroristes de Daesh en Turquie. La Turquie vit actuellement une ère de terreur sans que l’on puisse voir une éclairci quelconque.
La seule victoire notable du premier ministre aura été sous son mandat de chef du gouvernement. Dans le cadre des accords sur la crise des réfugiés, la Turquie a obtenu au forcing une recommandation positive de la Commission Européenne pour la levée des visas. Victoire amer qu’il ne pourra donc pas pleinement fêter.
7 ans de gouvernance qui auront pris fin à cause des conflits internes entre les deux poids lourds du gouvernement.
Hamdi Arslan