Merve Büyüksaraç, Miss Turquie en 2006, a publié l’été dernier sur son compte Instagram un poème qui reprenait l’Istiklâl Marşı (la Marche de l’Indépendance), l’hymne national turc, tout en se moquant du président Erdoğan.
« The Master’s Poem » (« Büyük Usta ») avait déjà été publié dans le journal satirique Uykusuz. La jeune fille l’a retiré après que ses amis l’ont averti des risques qu’elle encourait.
Le président de la République turque n’apprécie guère ce genre d’humour et la jeune femme risque jusqu’à quatre ans de prison. Elle a été entendue par la Cour de Justice, le 14 janvier dernier. Hürriyet Daily News reportaient que Vedat Yiğit, procureur au « crimes de presse », avait alors demandé un contrôle judiciaire pour la jeune fille, ce qui avait été refusé par la Cour, la laissant libre en attendant le procès.
Lors de sa comparution, hier, elle a affirmé avoir partagé ce poème « parce que c’était amusant » mais sans intention « d’insulter » Erdoğan. Les procureurs ont jugé que les propos du poèmes « excèdent les limites de la critique » et « humilient ouvertement » le président. Il revient désormais au tribunal de définir des suites à donner : procès ? Poursuites judiciaires ? Ou non-lieu ?
How a single Instagram post could end up sending a former Miss Turkey to jail http://t.co/rFaPwTeSXn
— MERVE BÜYÜKSARAÇ (@mervebuyuksarac) 26 Février 2015
Récemment dans la ville de Konya, un jeune homme de 16 ans, Mehmet Emin Altunses, avait été arrêté et retenu pendant deux jours. La raison : un discours où il accusait le président turc de corruption. Il comparaîtra le 6 mars prochain selon l’AFP. Ce qu’il risque ? La même chose que l’ex Miss Turquie, jusqu’à quatre ans de prison.
Adèle Binaisse