Il faut tout faire pour la paix !

Le Hamas, à l’aube du 7 octobre dernier, a organisé une attaque contre les participants d’un festival de musique en Israël.

Par Dr. Hüseyin Latif
Publié en Avril 2024

Cette attaque terroriste, qui n’a été qu’une démonstration d’une guerre asymétrique, a entraîné une réponse démesurée de la part de l’État d’Israël. Israël est en guerre. Mais en face, il n’y a ni État, ni armée régulière. Et certains terroristes se sont peut-être fondus dans la foule de la population qui fuit le nord de Gaza…

En déclarant apporter un « soutien inconditionnel » à Israël, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, et Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ont commis une grave faute politique en donnant carte blanche à Netanyahou.

Le droit à la défense n'est pas le droit à la vengeance. Chaque vie compte, israélienne comme palestinienne.

Notre rôle est de défendre la paix et le cessez-le-feu : on ne répond pas à des crimes de guerre par d'autres crimes de guerre !

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Nous continuons de lire dans les différents médias divers avis et commentaires.

Le 15 octobre, Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de Russie, s’interrogeait lors d’une conférence de presse : « Il ne semble pas possible qu'Israël et les États-Unis ignoraient les préparatifs du Hamas pour cette opération. »

Le 16 octobre, l’UNRWA, agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, tirait la sonnette d’alarme ; lefigaro.fr citait les propos de Philippe Lazzarini, responsable de l’Agence, qui lors d'une conférence de presse, a déclaré que « Gaza se fait étrangler ». « Pas une goutte d'eau, pas un grain de blé, pas un litre de carburant n'a été autorisé à entrer à Gaza ces huit derniers jours », dit-il. « Une catastrophe humanitaire inédite » se déroule dans le territoire palestinien, s'est-il alarmé.

Lors de sa visite officielle le 17 novembre dernier à Berlin, le Président de la République turque, M. Recep Tayyip Erdoğan, a lui aussi exprimé son opinion au cours de la conférence de presse qu'il a tenue avec Olaf Scholz. Il a de nouveau exhorté Israël à cesser « immédiatement » ses attaques. « Bombarder des hôpitaux ou tuer des enfants n'est pas dans la Torah. Vous ne pouvez pas agir ainsi », a-t-il déclaré. « Pour nous, il ne devrait y avoir aucune discrimination entre juifs, chrétiens et musulmans dans la région. Je suis le premier à mener la lutte contre l'antisémitisme dans le monde », a affirmé le Président Erdoğan.

Dans la conjoncture actuelle, la Turquie est mieux placée que d’autres pays pour être un bon médiateur en faveur de la paix mondiale dans le conflit palestino-israélien. La Turquie défend ici les intérêts de personnes innocentes et souhaite, à juste titre, un cessez-le-feu qui empêcherait la propagation de la guerre, voire d’une guerre mondiale, dans la région. Bien entendu, il ne faut pas oublier les efforts du nouveau ministre turc des Affaires étrangères, M. Hakan Fidan, qui ne sont pas sans rappeler la célèbre diplomatie de la navette (shuttle diplomacy) d'Henry Kissinger qui, en 1970, a su servir de médiateur entre Israël et l'Égypte.

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« Yurtta sulh Cihanda Sulh » / Paix dans le pays, paix dans le monde

Dans notre dernier numéro d’Aujourd'hui la Turquie, nous avons célébré (selon nos moyens) le centenaire de la plus grande fête de Turquie. Nous avons voulu que ce numéro célébrant le 100e anniversaire de la République soit le plus spécial possible. Pour cela, nous avons demandé le soutien de certaines institutions, et nous pensions même que certaines d'entre elles se tourneraient d'elles-mêmes vers nous. Hormis les chroniqueurs réguliers de notre journal et quelques contributions éditoriales extérieures, nous n'avons reçu aucun autre soutien. Mais cela n'avait aucune importance : nous nous sommes suffi à nous-mêmes.

Nous voulions présenter à nos lecteurs un numéro spécial qui entrerait dans l’histoire. Et ce fut en effet pour nous un numéro historique. Nous avons préparé 16 pages complètes et, le plus important, avec le soutien artistique du concepteur de notre journal, Ersin Üçkardeş, une couverture extraordinaire. C’est uniquement grâce à la contribution de ses chroniqueurs réguliers et de ses auteurs invités que notre journal est entré dans l’histoire. Rien que sur Instagram, 255 000 personnes ont tourné les pages de ce numéro historique de notre journal. Ce nombre est un chiffre important pour un pays non francophone comme la Turquie.

Bien sûr, je voudrais également mentionner nos auteurs invités qui ont contribué à ce numéro du 100e anniversaire de la République, et leur adresser un merci tout particulier. Tout d'abord, Mme Isabelle Dumont, ambassadrice de France à Ankara ; M. Tim Van Anderlecht, consul général de Belgique à Istanbul, et M. Jean-Michel Ducrot, proviseur du lycée Saint-Michel. Bien sûr, M. Bedri Baykam, le prodige du monde de l'art turc... Et je voudrais également remercier M. Mehmet Erbak, Président du conseil d'administration d'Uludağ İçecek, pour sa très grande et constante contribution.

Encore merci à M. Olivier Gauvin, consul général de France à Istanbul, qui dans son message à notre journal, a tenu à formuler pour nous tous ses vœux pour la Fête de la République.

Enfin, un remerciement particulier à notre secrétaire de rédaction, Mme Annie Lahure, pour l’excellence du travail qu’elle réalise tous les mois pour chaque numéro d’ALT et notamment ce numéro historique.

Je dois enfin vous expliquer le sens de la parenthèse « selon nos moyens » utilisée en début de chapitre. C'est pour moi une nécessité historique, et un compte que je dois rendre à nos lecteurs et rédacteurs de ce journal depuis 19 ans.

Les journaux du monde entier travaillent à couvrir leurs frais d'impression et de papier liés à leur tirage par les ventes, et d'autres dépenses par le biais d’annonces placées dans le journal...

Les questions que me posent aujourd'hui des lecteurs de notre journal m'obligent à fournir une explication. En fait, cette explication est peut-être tardive.

ALT poursuit sa vie éditoriale dans des conditions très difficiles, grâce à ses abonnés en Turquie et en France.

Aucune des entreprises françaises opérant en Turquie ne contribue à notre journal, ne serait-ce qu’à hauteur d’une livre turque. Sous le mandat de Monsieur l’Ambassadeur Bernard Emié et grâce à ses efforts, des entreprises renommées de l'économie française comme Michelin, TAV et Renault ont soutenu un temps notre journal. À cette occasion, je voudrais saluer M. Emié.

Évoquons maintenant certains faits, même sous le voile de la courtoisie. Une association engagée dans les affaires commerciales entre la Turquie et la France n'a pas renouvelé son abonnement cette année. Comment une telle association, aussi ancienne qu’importante, peut-elle vouloir regarder notre journal, publié en continu en français depuis 19 ans en Turquie, uniquement gratuitement sur les réseaux sociaux ?

Nous laissons cela à l’appréciation de nos lecteurs.

Dr. Hüseyin Latif