Oubliez tout ce côté prétentieux du Parisien, qui a oublié d'être poli, dans son univers du « running » en milieu urbain. Quittez l'univers impraticable et pollué de la ville pour vous rendre au Mont-Blanc, à Chamonix, où se déroule l'emblématique course de l'Utra trail du Mont-Blanc ‒ UTMB, pour les intimes.
Il s'agit d'un rassemblement de coureurs qui, à travers le monde, partent en immersion dans la nature pour relever un vrai défi, en veillant à garder un bon esprit. Parmi les nombreuses courses, l'emblématique « 100M », une épreuve finale où les sportifs parcourent 176 kilomètres, avec plus de 10 000 mètres de dénivelé, autour du Mont-Blanc.
« Ce n'est pas juste une course où les jambes sont importantes », précise Florian Lamblin, directeur de l'UTMB et ancien coureur amateur. « C'est une aventure extraordinaire sportive de deux jours dans la nature, où entrent en compte des facteurs de nutrition, de sommeil et de psychologie. »
Sport extrême de montagne
Une épreuve physique où les athlètes de l'extrême progressent à travers des chemins des plus vallonnés et où le parcours peut devenir très raide. Ce qui implique d'adopter différentes stratégies pour se mouvoir efficacement selon la topographie.
« Une course avec et contre soi-même », analyse Florian Lamblin, et où « il faut être en harmonie avec soi-même ». Ce qui requiert plus que de la passion et un entraînement des plus rigoureux. Car peu importe le temps effectué, l'essentiel est de franchir la ligne d'arrivée.
Le lieu est mythique pour tous les skieurs friands de sensations vertigineuses. Sauf que les pistes sont vertes, les tremplins de saut à ski dénotent parmi ces paysages alternant entre forêt et montagne : une vue insaisissable sur l'Aiguille du Midi dont le sommet culmine à 3 842 m, et juste à côté : le Mont-Blanc.
Un panorama qui donne l'impression de voir un tableau ou un décor de film. Or, il suffit de faire un tour sur vous-même pour réaliser que la nature vous a encerclé dans une arène composée de monts inatteignables, où l'échelle de la taille humaine est insignifiante. « C'est plus majestueux que le Mont Baldy », s'exclame Erika, Californienne de Los Angeles venue soutenir son mari dans cette épreuve ultra sportive.
La grande nouveauté dans les événements UTMB à travers le monde, c'est l'annonce d'une nouvelle étape en Turquie en 2025. Ainsi, les coureurs qualifiés pourront avoir la chance de courir à travers le massif des montagnes de Kaçkar, dans les Alpes pontiques du Nord-Est de l'Anatolie, le 25 septembre 2025.
Trois grandes courses où les participants pourront choisir entre la Kaçkar UTMB 100K avec un parcours de 74 kilomètres et 5 800 mètres de dénivelé ; la Kaçkar UTMB 50K avec une distance de 39 kilomètres et 3 000 mètres de dénivelé ; et enfin la Kaçkar UTMB 20K avec 22 kilomètres et 1 300 mètres de dénivelé.
Outre le fait d'être notoire pour son thé, le Nord-Est de l'Anatolie recèle bien des surprises pour les aventuriers de sports extrêmes.
Ahmet Temurci, Directeur général des organisations internationales et des relations extérieures, se réjouit de « faire découvrir une partie de la Turquie qui n'est pas la plus connue, mais qui regorge de paysages absolument époustouflants ».
Cet événement s'inscrit de surcroît dans une stratégie qui vise à « inscrire la Turquie en tant que point central du sport dans le monde ».
« Ce n'est pas juste une course supplémentaire », annonce le directeur de la course UTMB. En effet, au-delà du choix porté sur la région de Rize qui a adopté la démarche du tourisme durable, il s'agit a fortiori d'un nouveau challenge à travers des montagnes uniques. Pour établir ce nouveau parcours, Florian Lamblin est parti en reconnaissance en Turquie, accompagné entre autres du champion du monde de course en montagne Philip Ausserhofer, pour élaborer une nouvelle étape dans le circuit international de l'UTMB.
« Ce sont des sentiers, qui existent depuis des centaines d'années et à redécouvrir, s'enthousiasme Florian Lamblin. Avec des chemins techniques où l'on ne peut passer qu'un à la fois, plongé dans le côté sauvage de la nature, qui peuvent devenir alpins, raides, rocailleux et par moments très verts. »l L'élaboration d'un tel cahier de course s'est faite lors de plusieurs repérages « où nous avons traversé des villages très typiques avec des pierres magnifiques », confie-t-il. Ensuite, il a fallu « trouver des cartes de la chaîne de montagne Kaçkar, nous sommes allés dans les villages demander aux habitants leurs raccourcis, et en complément, on a scruté avec Google Earth, puis on a recréé ces sentiers où passent les bergers. »