La protection des biens culturels revêt une grande importance, tant en termes de préservation historique que de garantie de la continuité culturelle. La Turquie fait partie des pays qui valorisent son passé et tentent de transmettre ce patrimoine aux générations futures, grâce à sa richesse culturelle et à ses activités déployées pour la préserver et la maintenir vivante. Dans le cadre de ces efforts, le 8 novembre 2024 au Centre Culturel Atatürk d'Istanbul (AKM), la Direction des communications de la République de Turquie a annoncé la publication du livre 21. Yüzyılda Türkiye’nin Kültür Seferberliği (La mobilisation culturelle de la Turquie au 21^e siècle) et l’exposition « Kaçış Yok! » (« Pas de fuite ! »).  Après les discours d'ouverture prononcés par le Prof Dr Fahrettin Altun et le ministre de la Culture et du Tourisme de la République de Turquie, Mehmet Nuri Ersoy, un symposium composé de deux sessions a été organisé sur la mobilisation culturelle et le siècle culturel de la Turquie. Ersoy a donné des informations frappantes sur ce qui a été fait concrètement pour empêcher la contrebande des biens du patrimoine culturel turc, et a invité les participants à visiter attentivement l'exposition.

Comme indicateur concret des activités de la Turquie contre la contrebande de biens culturels, nous avons pu admirer dans l'exposition plusieurs œuvres renvoyées en Turquie de l'étranger. Parmi elles, nous connaissons bien la « Coiffe phrygienne, symbole de liberté », que nous avons eu l'occasion d'examiner de près. Le bonnet phrygien est devenu un symbole dans de nombreuses régions, de la Révolution française à la lutte américaine pour l'Indépendance, et est apparu sur les armoiries et les pièces de monnaie des pays d'Amérique latine. La coiffe phrygienne, qui fait partie du patrimoine culturel de l'Anatolie, est associée à la liberté dans le monde entier. Vous pouvez voir ce bonnet repris comme couvre-chef des célèbres petits personnages de la bande dessinée Les Schtroumpfs créée par Peyo (Pierre Culliford) en 1958.

Dans la lutte contre la contrebande de biens culturels, plus de 22 000 objets ont été restitués à la Turquie depuis 1980. [1] La contrebande du patrimoine culturel est expliquée comme suit dans le livre intitulé La mobilisation culturelle de la Turquie au 21^e siècle : « La contrebande du patrimoine culturel, définie comme la commercialisation des biens du patrimoine culturel et leur commercialisation à l'intérieur du pays ou à l'international par des méthodes illégales, est un crime perpétré par des individus dans le but de tirer un profit financier des biens culturels. Ces activités impliquent souvent le commerce de biens culturels obtenus par le biais de pillages, de fouilles non autorisées ou de vols. La contrebande de biens culturels est un secteur illégal avec d'importants flux financiers, et les activités visant à la contrebande de biens culturels sont menées au niveau international par des personnes spécialisées dans le domaine. La Turquie, qui a accueilli de nombreuses civilisations au cours de l'histoire et qui, par conséquent, détient des objets historiques uniques et inestimables, fait partie des pays cibles dans le domaine de la contrebande d'objets historiques. » [2]

L’effort visant à préserver le patrimoine culturel a un sens non seulement à l’intérieur des frontières du pays, mais pour toute l’humanité. Chaque entité culturelle permet de comprendre à la fois le mode de vie et la structure sociale de cette période. Ce riche héritage que possède la Turquie établit non seulement un lien historique avec le passé, mais renforce également l'identité culturelle du pays. Préserver ce patrimoine signifie non seulement comprendre le passé, mais aussi porter les valeurs de ce passé au présent et les transmettre au futur.

[1] 2024 Cumhurbaşkanlığı İletişim Başkanlığı Yayınları, 21. Yüzyılda Türkiye’nin Kültür Seferberliği-Ankara, 2024, p. 206.

[2] 2024 Cumhurbaşkanlığı İletişim Başkanlığı Yayınları, 21. Yüzyılda Türkiye’nin Kültür Seferberliği-Ankara, 2024, p. 206.