Dans la bonne humeur et une ambiance conviviale, le sourire aux lèvres, tous étaient réunis pour inaugurer le quatrième projet photo et permaculture, qui a pu voir le jour grâce à une étroite collaboration entre les lycées français Saint-Michel et Notre-Dame de Sion, ainsi qu’à un investissement sans relâche des élèves et de des professeurs de géographie. Cette année, c’est le raisin d’Anatolie, vrai trésor de la Turquie, qui est mis à l’honneur.

Dans l’objectif de sensibiliser les élèves à l’environnement, au changement climatique et à la nécessité de promouvoir une agriculture durable, les clubs de permaculture, animés par les professeurs de géographie des deux lycées, rassemblent ces jeunes autour d’un projet qui allie investissement personnel, rencontre de professionnels sur leurs lieux de travail et dans les vignobles, et art au travers d’une exposition de photographies.

Pourquoi le raisin ? Eh bien, c’est qu’il s’agit d’un vrai trésor turc. L’Anatolie et la Thrace contiennent plus de mille variétés de raisins différentes. L’héritage viticole de la Turquie est exceptionnel et résulte d’une histoire de passion, d’ingéniosité et de lien profond avec la terre. Depuis des millénaires, le raisin est symbole en Turquie de fécondité, de fertilité et de prospérité. Les légendes anciennes racontent que les dieux eux-mêmes ont béni cette terre en y faisant pousser de magnifiques vignes. C’est ainsi que les terroirs d’Anatolie, de Thrace ou encore de Cappadoce offrent des caractéristiques uniques qui sont propices à la culture des nombreuses variétés de raisins.

Après des siècles à travailler avec le raisin, la Turquie connait aujourd’hui une renaissance viticole avec une nouvelle génération de vignerons passionnés qui réinventent les anciennes variétés, tout en utilisant des techniques modernes pour fabriquer des produits de classe mondiale. Par ailleurs, de plus en plus de vignerons turcs s’adonnent à la culture du raison bio. La préservation de la biodiversité, la protection de l’environnement et la promotion d’une culture authentique et durable est en effet en train de se développer et d’occuper de plus en plus de place en Turquie. C’est cet aspect que les élèves ont découvert. En effet, « le raisin s’épanouit grâce à l’implication du producteur mais aussi à sa grande force de survie » (Üzümler ve Insanlar, Elvan Uysal Bottoni, 2015). Le raisin est fragile, il a besoin de temps et d’attention. Sa maturation dépend ainsi de l’investissement du cultivateur. C’est cet investissement et la connexion entre les lycéens, terre et agriculture, qui a porté le projet.

L’exposition finale qui est présentée permet de faire découvrir au public l’univers fascinant de la culture du raisin et les différentes étapes des vendanges. Il s’agit d’une invitation à la découverte, à l’exploration et à la dégustation du raisin. Le projet a été réalisé en collaboration avec le photographe Alberto Modiano. L’artiste, présent lors de l’inauguration, n’a pas caché sa fierté d’avoir pu immortaliser la rencontre de la jeunesse avec l’agriculture. Il a donc suivi les élèves dans les vignes de la ferme Molu à Kayseri. Ils ont été reçus par le propriétaire du domaine, Olus Molu, qui leur a expliqué les différentes étapes d’entretien de la vigne en production biologique.

Les élèves, animés par leur conviction de protéger l’environnement, ont ainsi eu l’occasion d’en apprendre beaucoup sur le raisin et sa culture. Avec, sans doute, pour intention de participer ensuite à la sauvegarde des raisins autochtones.

Hannah Berthomé.