L’Aquitaine, avec sa superbe capitale Bordeaux, est l’une des plus belles régions de France. Depuis que je suis le football en France, j’ai toujours été un supporter des Girondins de Bordeaux. Avec six championnats de France, sept coupes dans les tournois nationaux à leur palmarès, des légendes comme Zinedine Zidane, Alain Giresse ou Lizarazu, les Girondins séduisaient par rapport à leurs rivaux l’OL, l’OM…
La saison 2008, les Girondins finirent deuxième, juste derrière l’OL, l’équipe phare des années 2000. La saison suivante, les Girondins avaient un bel effectif avec Cavenaghi et Chamakh comme attaquants, Ulrich Ramé dans les buts, des défenseurs expérimentés comme Jurietti, Chalmé, Diawara ou Planus, et leur star montante Gourcuff au milieu de terrain, avec Alou Diarra et le Brésilien Fernando. Avec Laurent Blanc au poste de directeur technique, cette équipe a remporté le championnat devant l’OL et a réussi à faire des ventes avec de grands profits. Le club se préparait à jouer la Ligue des Champions et à remporter plus de 30 millions d’euros juste pour leur qualification…
15 ans plus tard, les Girondins de Bordeaux ont fait faillite et ne sont plus une équipe professionnelle. Ils évoluent désormais en National 2.
C’est pour pouvoir éviter ce genre de mésaventure que les clubs devraient conserver leur statut associatif. Car certains hommes d’affaires qui ne connaissent pas suffisamment le football mènent parfois leur club à la faillite, laissant des millions de supporters dans le désarroi…
En Turquie, le football vit une mutation qui pourrait être déterminante pour l’avenir des clubs. Le statut de membre du club, qui donne à chacun le droit de vote dans les clubs turcs, pourrait être remis en cause. La priorité donnée au jeu céderait sa place aux spéculations sur les transferts menés par des agents intéressés au seul profit financier. Pour éviter cet écueil, la règle limitant à 50 % la vente des clubs aux autres propriétaires privés, comme en Allemagne (sauf Leverkusen, Hoffenheim et RB Leipzig) devrait être appliquée pour la Super League turque. Les quatre grands clubs turcs ont plus d’un milliard d’euros de dette au total. Si ces équipes deviennent dépendantes des consortiums économiques, je ne pense pas qu’elles atteindront une stabilité économique et financière durable. Elles risquent, hélas, de connaître le même sort que les Girondins de Bordeaux, qui ont perdu leur statut professionnel et ferment leur centre d’entraînement.
Au final, des joueurs se retrouvent sans club et doivent affronter cette situation avec leur famille ; des employés sont licenciés, et les « membres » ne peuvent rien faire pour arrêter ça. En France, l’histoire des Girondins de Bordeaux montre que même les plus grands peuvent finir par disparaître économiquement…