Soutenir les talents : le lycée Notre-Dame de Sion inaugure sa bourse d’excellence (Un article de Jules Pissembon)

​Le 8 janvier, le lycée Notre-Dame de Sion a accueilli la soirée de lancement de l’initiative Main dans la main pour l’avenir, le tout dernier projet porté par sa fondation. C’est dans une ambiance chaleureuse, au sein d’un établissement fourmillant d’élèves et de personnel très enjoués, que cette campagne de dons ambitieuse a été inaugurée.

Par Aujourd'hui la Turquie
Publié en Février 2025

Son objectif : financer des bourses d’excellence destinées à des élèves méritants qui, faute de moyens, ne pourraient autrement intégrer cette prestigieuse institution. Alexandre Abellan, directeur du lycée, en souligne l’ambition lors de son discours d’ouverture : « Ce projet repose sur une conviction profonde : le talent et la détermination ne doivent jamais être freinés par des contraintes matérielles. » Interrogées par Aujourd’hui la Turquie, Füsun Türkmen, présidente de la fondation Notre-Dame de Sion, et Suzan Sevgi, coordinatrice du projet, ont décrit les fondements de cette initiative.

            Comme l’explique Füsun Türkmen, l’initiative Main dans la main pour l’avenir reflète une volonté d’aller plus loin que ce que proposait déjà la fondation. « Entre 2017 et 2023, nous avons accordé une quinzaine de bourses pour les élèves du primaire, et une vingtaine en incluant le primaire et le collège », précise la présidente, avant d’affirmer : « Aujourd’hui, nous pensons que ce n’est pas suffisant. » Si l’objectif est de « tendre la main à ceux qui réussissent l’examen d’entrée à Sion mais qui n’ont pas les moyens d’y étudier », cette ouverture reste néanmoins strictement encadrée. Suzan Sevgi le détaille : « D’une part, [l’élève boursier] doit figurer dans le top 1 % à l’examen d’entrée au lycée, et, si possible, posséder un talent artistique ou culturel. Surtout, il lui faudra une lettre de motivation expliquant ce que le lycée peut lui apporter. » Cette démarche s’inscrit dans un processus de modernisation porté par l’institution, qui n’hésite pas à s’inspirer de modèles étrangers. Si la récolte de dons pour financer des bourses n’est pas « une tradition très ancrée dans les écoles françaises », elle constitue « un modèle déjà très répandu dans le monde éducatif anglo-saxon », explique Füsun Türkmen. Elle ajoute : « Sion s’est toujours modernisé, s’est adapté à son époque ; c’est aussi un pas dans cette direction. » Il s'agit également d'un pas vers le renforcement des liens au sein de la « famille » Notre-Dame de Sion, puisque tout le monde est invité à participer : « anciens élèves, parents d’élèves, toute la famille Sion ! » s’exclame la présidente, tandis que Suzan Sevgi précise : « Pour les futurs projets, nous attendons des initiatives des élèves. Ça, c’est une chose à laquelle nous tenons beaucoup. » Une mobilisation générale parfaitement incarnée lors de cette soirée de lancement : les élèves assurent l’accueil, prononcent les discours et animent l’événement avec des interludes musicaux et artistiques de grande qualité ; le personnel travaille en coulisses pour garantir une réception irréprochable, et sur scène pour détailler les ambitions et les mécanismes du projet ; les anciens élèves ont préparé des messages vidéo diffusés en ouverture, et les parents participent activement par leur présence et leur soutien financier. Une organisation maîtrisée qui ne s'accompagne pas pour autant d’ambitions démesurées. Aucune des deux interviewées n’a souhaité avancer un objectif précis à atteindre ; ce qui compte, ont-elles souligné, c’est d’être prêts pour la rentrée prochaine.

            Quant à lui, le directeur Alexandre Abellan anticipe déjà l’avenir. Il présente cette nouvelle bourse de réussite comme « une pierre angulaire » en devenir de « [leur] mission éducative », affirmant que « ces élèves [deviendront] des modèles et des ambassadeurs de l’institution ». L'attention se tourne désormais vers la campagne de dons lancée, avec l’espoir qu’elle permettra à certains de saisir une chance unique. Comme l’a souligné Alexandre Abellan, « offrir une opportunité, c’est offrir une vie. »