Le moment phare de la soirée fut l’apparition surprise de Brad Pitt, monté sur scène pour remettre un César d’honneur au réalisateur de Fight Club, David Fincher.

La cérémonie de remise des César du cinéma honore chaque année le 7^e art. Le 24 février dernier, la 48^e édition de ce rendez-vous incontournable du cinéma français s’est déroulée sur la scène mythique de l’Olympia, présentée par Tahar Rahim.

Connus pour être les Oscars français, les César, comme chaque année, ont brillé lors de cette édition. De l’intervention de Juliette Binoche à la blague de Jamel Debbouze, du discours d’ouverture de Tahar Rahim avec le public à la prestation de Charlotte Gainsbourg, les César ont encore une fois honoré le cinéma français, considéré comme le meilleur d’Europe.

L’affiche de cette année a mis à l'honneur le film Annette de Leos Carax, qui a remporté cinq trophées l'an passé. Un bel hommage à Marion Cotillard, l’image choisie faisant partie d’un de ses plans du long-métrage.

« Dernière Rénovation » interrompt la soirée

Diffusée sur Canal+ comme chaque année, la cérémonie a été brièvement interrompue par l'irruption d'une militante écologiste sur scène, portant un tee-shirt du collectif d'activistes « Dernière Rénovation » avec le message “We have 761 days left” (« Il nous reste 761 jours »). La diffusion a été interrompue pendant environ une minute, mais la sécurité a rapidement écarté l'activiste avant que la cérémonie des César ne reprenne comme si de rien n'était.

La réaction d’Ahmed Sylla et Léa Drucker a suscité beaucoup de réactions puisque ces derniers ont ri face à l’évènement, et cela a été perçu comme de la moquerie. Le duo a dû se défendre sur les réseaux sociaux afin d’expliquer que c'étaient « des rires de gêne, et non des rires moqueurs ». La non-politisation de ce sujet durant la cérémonie a fait débat sur la scène publique. Car si officiellement les César n’ont pas vocation de dénoncer, cette année, la cérémonie a mis en lumière la guerre en Ukraine ou les violences faites aux femmes. Ainsi, les activistes écologiques se sont indignés de la place invisible de l’urgence climatique lors de cette 48^e édition.

L'Académie des César a décidé de s’engager dans la cause féminine cette année, et donc de mettre en retrait, pour sa cérémonie, les personnes mises en cause « pour faits de violence ». Cette décision a notamment été prise suite à l'affaire Sofiane Bennacer, le jeune comédien révélé dans Les Amandiers et mis en examen pour viols. L’acteur s’est vu exclure de la liste des Révélations des César 2023 depuis l’accusation de viols de deux anciennes compagnes et de violences sur une troisième.

Brad Pitt sur la scène de l’Olympia

Cela dit, le moment inattendu et phare de la soirée a mis en scène un duo iconique d'Hollywood : Brad Pitt et David Fincher. Pour remettre son César d’Honneur à Fincher, Pitt a tenu à lui rendre hommage tout en laissant place à des images inoubliables. De Seven à Fight Club, voici comment Brad Pitt définit le réalisateur dont tout le monde connaît la minutie : « On dit que David a tourné 90 fois la même scène. C'est faux. C'est 92 fois… », commença Brad Pitt, avant de préciser : « Soi-disant quand il filmait la naissance de sa fille, il a demandé au gynécologue si on pouvait refaire la prise. »

Le palmarès de la soirée

Après six nominations aux César pour Victoria (en 2017), Un amour impossible (en 2019), Le Grand bain (en 2019), Adieu les cons (en 2021) et Benedetta (en 2022), Virginie Efira a été sacrée meilleure actrice cette année pour sa prestation en témoin d'un attentat dans une brasserie parisienne dans Revoir Paris d'Alice Winocour.

En remportant le César du meilleur acteur, Benoît Magimel marque l’histoire puisqu’il devient le premier acteur à remporter ce même titre deux années consécutives. Son sacre est dû à son rôle dans Pacifiction: Tourment sur les Îles d'Albert Serra, alors que face à lui se trouvaient de très grands noms tels que Jean Dujardin (Novembre), Louis Garrel (L'Innocent) ou Vincent Macaigne (Chronique d'une liaison passagère).

Le palmarès complet de la 48^e cérémonie des César

Meilleur film : La Nuit du 12, par Dominik Moll

Meilleure réalisation : Dominik Moll, pour La Nuit du 12

Meilleure actrice : Virginie Efira, dans Revoir Paris

Meilleur acteur : Benoît Magimel, dans Pacifiction - Tourment sur les îles

Meilleure actrice dans un second rôle : Noémie Merlant, dans L'Innocent

Meilleur acteur dans un second rôle : Bouli Lanners, dans La Nuit du 12

Meilleur espoir féminin : Nadia Tereszkiewicz, dans Les Amandiers

Meilleur espoir masculin : Bastien Bouillon, dans La Nuit du 12

Meilleur premier film : Saint Omer, d'Alice Diop

Meilleur scénario original : Louis Garrel, Tanguy Viel, Naïla Guiguet, pour L'Innocent

Meilleur film étranger : As Bestas, de l'Espagnol Rodrigo Sorogoyen

Meilleure adaptation : Gilles Marchand et Dominik Moll, pour La Nuit du 12

Meilleur film d’animation : Ma famille afghane, de Michaela Pavlatova.

Zeynep Demirci